Article du Télégramme paru le 22 Novembre 2020

Publié le 22 novembre 2020 à 16h30

L’association On veut du Soleil remplit les cœurs et les estomacs à Vannes

Née d’un collectif citoyen à Vannes, il y a deux ans, l’association On veut du soleil a émergé pendant le premier confinement pour continuer son action. Elle distribue des repas chauds tous les vendredis soir pendant ses maraudes.

14 h 45

Tout est calme au Centre Emmaüs de Saint-Nolff ce vendredi. Calme apparent, car les cuisines marchent à bloc et les bénévoles de l’association On veut du soleil sont déjà à pied d’œuvre. Une douce odeur de sauce tomate s’échappe des marmites. « On prépare des pâtes bolo pour ce soir ! », s’exclame Pascale Vola, la responsable de l’association et ancienne cheffe cuisinière.

15 h 30

La sauce mijote dans le vin, selon l’antique recette italienne. Il est temps pour l’équipe de prendre un café avant la longue soirée qui l’attend. Marilyne, les yeux rieurs, confie, « quand on fait les maraudes, on sent que c’est efficace, on le fait vraiment avec le cœur, ça motive ».

Au menu ce soir, pâtes bolognaises, préparées avec amour selon l'ancienne recette italienne.
Au menu ce soir, pâtes bolognaises, préparées avec amour selon l’ancienne recette italienne. (Le Télégramme/Margault Demasles)

16 h

Les pâtes sont cuites. « Va falloir goûter ! », s’exclame Pascale. Dernière pincée de sel puis le tout est versé dans les norvégiennes qui serviront à garder ce repas chaud. On s’active à présent pour rendre la cuisine prêtée aussi propre qu’à l’arrivée.

17 h 32

Marc arrive avec son Scénic. Les victuailles sont chargées. Le coffre déborde de gâteaux, pains, conserves, récipients isothermes de café et croquettes pour chien. Certains produits ont été offerts généreusement, les autres achetés à la banque alimentaire par Pascale.

Emmaüs Saint-Nolff prête ses cuisines à l'association On veut du Soleil. L'équipe s'active pour les rendre aussi propre qu'à l'arrivée.
Emmaüs Saint-Nolff prête ses cuisines à l’association On veut du Soleil. L’équipe s’active pour les rendre aussi propres qu’à l’arrivée. (Le Télégramme/Margault Demasles)

18 h 30

Direction la gare de Vannes. Michel récupère de bon cœur ce que les bénévoles lui tendent. « Ma femme est en Ehpad. Son hébergement coûte cher, mais on s’en sort comme on peut », confie-t-il.

19 h

Arrêt devant le Monoprix. Encore une fois on sort les bolognaises et gâteaux que trois jeunes récupèrent avec plaisir. « Une fois, Tatie avait même fait des gambas, je m’en souviens encore… », salive Glen, un des jeunes présents. C’est ainsi que Pascale est surnommée par ses protégés et sa réputation de cordon-bleu n’est plus à faire. Greg est un peu en retrait. Il avait trouvé un emploi, mais l’annonce du confinement l’a rejeté à la rue. « Cette asso, c’est un vrai rayon de soleil. C’est dans la rue que j’ai retrouvé de la solidarité, faut le faire… », souffle-t-il.

Gare, Monoprix, Porte Saint-Vincent, Kercado... A chaque arrêt, la nourriture est distribuée, on prend des nouvelles. En plus d'un repas chaud, c'est de la chaleur humaine qui est distribuée.
Gare, Monoprix, Porte Saint-Vincent, Kercado… À chaque arrêt, la nourriture est distribuée, on prend des nouvelles. En plus d’un repas chaud, c’est de la chaleur humaine qui est distribuée. (Le Télégramme/Margault Demasles)

20 h : Franky et Vinz attendent Porte Saint-Vincent. Les trois chiens qui les accompagnent sont aussi excités que leurs maîtres. Les bénévoles ne les oublient pas et amènent toujours croquettes et friandises. On prend le temps de prendre des nouvelles, de plaisanter. Rozenn, bénévole de la première heure et secrétaire de l’association, explique : « La nourriture distribuée, c’est un tiers de notre action, le reste c’est du lien social ».

21 h 30 : Les arrêts se poursuivent et les norvégiennes se vident peu à peu. Roman, artiste isolé, Yves et Yves, voisins solidaires, Katia, qui cumulait cinq emplois pour s’en sortir, mais aussi Frank, Christophe, Hakim, Stéphanie… « Ce sont de plus en plus de jeunes qu’on aide », déplore Rozenn. Au total, 35 repas chauds sont distribués.

Franky vit dans la rue avec ses 3 chiens qui sont
Franky vit dans la rue avec ses trois chiens qui sont « toute sa vie ». C’est avec plaisir qu’il récupère son plat chaud et les croquettes pour ses compagnons du quotidien. (Le Télégramme/Margault Demasles)

23 h : La maraude est terminée. Chaque bénévole regagne sa voiture et Pascale réfléchit déjà au programme culinaire de vendredi prochain. « Ça sera sans doute escalope et tiramisu ». Aucun doute que les estomacs et les cœurs seront bien remplis.

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Émission de Radio Kalon – Novembre 2020

 

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Ouest France – Avril 2020

Catégories : Actualités

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